Activités caritatives au Proche-Orient

Fondation La Marck

En 2016, la Fondation La Marck a financé l'achat d'un générateur électrique pour l'Hôpital du Sacré Cœur de Hazmieh près de Beyrouth

 

Cet hôpital de 320 lits accueille sans distinction les personnes d'origine druze, chiite, sunnite ou chrétienne. Il s'agit d'un hôpital universitaire mais géré par les Filles de la Charité de Saint Vincent de Paul. Il est dirigé par sœur Laurice Obeid.

 

    

 

Ce générateur de 500 KVA était indispensable pour faire face aux fréquentes coupures de courant qui affectent la région, alors que l'ancien générateur MAN était à bout de souffle.

 

Proche Orient 2017, I

 

La fondation La Marck s'engage à financer deux nouveaux projets au Proche-Orient : la Maison des femmes à Alep et l'action sociale de l'évêché d'Alqosh  en Irak, le premier à hauteur de 45.000 euros, le second de 20.000 euros.

 

La Maison des femmes est un centre d'accueil destiné à fournir aux femmes victimes de la guerre à Alep et souvent abandonnées un soutien matériel, médical, culturel, administratif et psychologique. Elle s'établira dans un immeuble loué, et la dotation fournie lui permettra de s'équiper et de commencer à fonctionner. Elle sera placée sous la responsabilité de l'évêché catholique melkite d'Alep, dont le titulaire est monseigneur Jeanbart. En contrepartie de l'aide accordée, il appartiendra à l'évêché d'Alep de fournir un court rapport d'étape et deux ou trois photos.

 

Alqosh est situé au nord de Mossoul et n'a pas été touché par la guerre, la ligne de front s'étant arrêtée à quelques kilomètres. Mais la population chrétienne a fui et ne revient que lentement. L'évêché catholique chaldéen d'Alqosh fournit une aide aux personnes restées sur place ou revenues, sans distinction de religion. Son titulaire est monseigneur Maqdassi. En contrepartie de l'aide accordée, il lui appartiendra de fournir un court rapport accompagné de quelques photos d'exemples d'action de terrain, plus une d'un monument ancien de la ville, trop peu connue en Occident.

 

Proche-Orient, 2017, II

 

Avec l'Aide à l'Église en Détresse (AED), la fondation La Marck a apporté son soutien à la communauté copte d'Égypte, victime de tant d'attaques. C'est plus particulièrement vers les coptes du Sinaï qu'elle s'est tournée. Ils ont été non seulement victimes d'attentats mais aussi chassés des territoires qu'ils occupaient dans le nord de la péninsule, à El Arish et aux alentours.

 

Ils se sont réfugiés à Ismaïlia, où il a fallu trouver des hébergements mais aussi des activités pour faire vivre ces familles. La fondation a donc décidé de prendre en charge la création et l'approvisionnement d'ateliers de travail de la cire (pour la fabrication de chandelles) et du bois. Les chefs de famille pourront ainsi sortir de l'assistanat et bénéficier d'une activité pérenne.

 

                         

                         

 

Proche-Orient, 2017, III

 

En 2016, la fondation avait déjà travaillé avec les sœurs de la congrégation des Filles de la Charité (FDLC). Ayant apprécié leur dynamisme au service de communautés qui ont tant de besoins, la fondation a décidé d'étendre son soutien en 2017. Un important programme de fourniture d'ordinateurs et d'équipement de salles I.T. a été lancé à destination des écoles suivantes :

 

1) école de Kobayat, dans les montagnes du nord du Liban,

2) école d'Ajaltoun, dans le Mont Liban,

3) école de Zghorta, dans le nord du Liban, non loin de la côte,

4) école d'Alexandrie, en Égypte.

 

                     

 

Un petit programme annexe de fourniture de lits pour la colonie de vacances de Qalaa, dans la montagne au-dessus de Beyrouth, qui accueille pour de courts séjours les enfants pauvres de la région, a aussi été financé par la fondation.

 

 

Proche-Orient 2018

 

Avec les Filles de la Charité, la coopération continue en 2018. Un premier projet vise leur école d'Alexandrie. Il consiste en des aménagements de sécurité pour la pouponnière et la garderie. Un deuxième, plus important, concerne leur école d'Achrafieh, à Beyrouth.  Cette école est ouverte à toutes les religions et est semi-gratuite : les enfants pauvres sont pratiquement exonérés de droits d'inscription et des repas leur sont fournis. Le projet visait la création de classes d'inclusion scolaire pour les enfants ayant des difficultés d'intégration. Il impliquait la réfection de salles et la fourniture d'équipements divers. Les enfants, souvent victimes des conflits, sont suivis par des spécialistes, orthophonistes, psychologues, psychomotriciens... Des animations ludiques favorisent leur intégration.

 

           

 

En Irak, la plaine de Ninive autour et au nord de Mossoul a été durement touchée par la guerre menée par Daech. De nombreuses œuvres d'art assyriennes ont été détruites et les villages chrétiens ravagés. La fondation La Marck a décidé de participer au programme de reconstruction. Son choix s'est porté sur la ville de Bartella à l'est de Mossoul et sur la route d'Erbil au Kurdistan. Elle est habitée par des Syriaques, en majorité orthodoxes, dont les églises ont été dynamitées ou brûlées, ainsi que la plupart des maisons. La fondation a pris en charge 23 maisons jugées réparables. Les artisans locaux ont fait un superbe travail de reconstruction en un temps record et le vie revient avec le retour des réfugiés par milliers.

 

A la fin de la reconstruction des 23 maisons, une cérémonie a été organisée, dite cérémonie de l'olivier, où de jeunes plants ont été bénis pour être plantés dans les jardins des maisons. Le prêtre de la paroisse Saint Shmoni et les propriétaires des maisons reconstruites ont à cette occasion remercié la fondation.

 

        

 

        

 

Au Liban, la ville de Zahleh dans la Bekaa accueille quantité de réfugiés syriens, le plus souvent sans aucune aide publique, notamment de l'UNHCR. Pour des raisons connues, beaucoup ne veulent pas rentrer. L'archevêché grec melkite a mis sur pied un programme d'aide alimentaire, de services médicaux et d'hygiène. La fondation La Marck a accepté de prendre en charge l'aide alimentaire pour 250 familles, comprenant un repas chaud à midi et un doggy bag pour le soir.

 

       

 

Proche-Orient 2019, Oeuvre d'Orient

 

Le soutien à l'école interconfessionnelle de Jaffa continue. Les Filles de la Charité voient leur important groupe scolaire d'Achrafieh à Beyrouth doté d'un ascenseur de grande capacité, adapté aux élèves handicapés qu'il reçoit en provenance des zones de guerre. C'est la poursuite de l'effort consenti par la fondation à destination des élèves pauvres ou déracinés.

Les œuvres sociales de mgr Maqdassi à Alqosh (Irak) sont dotées d'un complément de ressources pour leur permettre de continuer deux programmes : le soutien alimentaire et médical aux familles pauvres, le transport des étudiants à destination des universités voisines de Mossoul et Duhok (ancienne capitale assyrienne).

 

La fondation participera dorénavant aux frais de fonctionnement du centre Beit Gazo de sauvegarde des manuscrits orientaux basé au Liban. Il s'agit de préserver la mémoire des pays du Proche Orient christianisés dès les origines. La plupart des monastères sont très vulnérables. Seul à s'auto-défendre, le monastère Sainte-Catherine du Sinaï a réussi à préserver le plus vaste ensemble de manuscrits orientaux existant encore sur place. Les autres monastères ont été régulièrement  la cible d'attaques et les moines qui ont réussi à cacher ou à emporter leurs manuscrits l'ont fait au péril de leur vie. Suivant les préconisations du rapport Martinez de 2015, Charles Personnaz, directeur au ministère français de la Culture, le Sénat et la BNF ont apporté leur soutien à la création du centre Beit Gazo. Ses missions principales sont la restauration de manuscrits et leur numérisation. La fondation a demandé qu'il y soit ajouté le recensement des œuvres perdues ou volées pour alimenter les fichiers des organismes internationaux chargés de traquer le commerce illicite des biens culturels ou artistiques. 

 

 

 

Copyright: Œuvre d’Orient

 

Enfin, la désorganisation des services éducatifs en Syrie a amené une association locale à créer à Alep le centre Feshet Sama (Espace du Ciel), dont les objectifs sont les suivants : soutien scolaire, préparation aux examens, soutien psychologique, activités culturelles, promotion de la coexistence. 400 élèves y sont maintenant inscrits, et la fondation va apporter son soutien à cette initiative.

 

Proche-Orient 2019, Aide à l'Eglise en Détresse

 

La fondation soutient deux projets au Kurdistan irakien, à Duhok et Ankawa.

A Duhok, il s'agit de réhabiliter une école syriaque fréquentée par 125 enfants déplacés de la région de Ninive. Duhok était une ville majoritairement chrétienne avant le génocide de 1915.

Ankawa est un quartier d'Erbil, capitale du Kurdistan. Ce quartier est peuplé d'Assyriens. Il s'agit de financer le mobilier et les livres nécessaires au fonctionnement d'un centre de catéchèse pour 850 enfants.

 

   

                                Ecole de Duhok                                                                                Centre d'Ankawa

 

En Syrie, à l'ouest d'Homs et au nord de la frontière libanaise se trouve la « vallée des chrétiens », une zone protégée par son isolement où les réfugiés ont afflué. Il a fallu loger ces réfugiés, les ravitailler, scolariser les jeunes, etc. La fondation a choisi de financer un programme de bourses pour plusieurs centaines de jeunes, distribuées sous le contrôle du centre Saint-Pierre de Marmarita.

 

Proche Orient 2020

 

Le soutien à l’Ecole de Jaffa continue et a permis la distribution de 18 bourses d’études au sein de cette école de 850 élèves, placée sous la protection de l’ambassade de France.

 

   

 

Le centre Feshet Sama (Espace du Ciel) d’Alep se développe avec deux nouvelles implantations à Hama (Syrie) et Suleymaniye (Kurdistan irakien). Il s’adresse principalement aux jeunes filles et aux jeunes femmes, dont les besoins en matière de soutien éducatif et psychologique sont immenses, car elles sont parmi les personnes les plus vulnérables de la population, prises dans l’étau de ce conflit armé. Elles sont accueillies sans distinction de religion et on cherche à leur apprendre la tolérance vis-à-vis des autres communautés, le « vivre-ensemble ». En 2020, le centre a accueilli 590 personnes, dont 475 élèves (filles et garçons) répartis en 21 classes, plus des jeunes femmes en difficulté. Un effort est également fait en direction des parents pour leur faire comprendre l’importance de l’éducation des filles.

 

                                                      

                                                         La Directrice de Foshet Sama, Mme Jina Aachji

 

La résidence étudiante de Karamless, édifiée pour pallier les destructions de Mossoul, a subi le contrecoup de la crise sanitaire avec la fermeture de l’université. Sa maintenance et son gardiennage sont néanmoins nécessaires.

 

  

 

La fondation a participé à un nouveau projet en Syrie : le Hope Center d’Homs. Il s’agit d’une formule de micro-crédit (sans intérêt) pour relancer l’activité des commerçants et artisans, démarche fondamentale si on veut maintenir sur place la population. Nous avons pris en charge 21 dossiers de prêts, dont plus de la moitié en direction d’artisans. Mais le succès de la formule a suscité des vocations chez nos collègues mécènes…

 

  

 

Enfin, au cours du désastre subi par Beyrouth le 4 août 2020, l’école de l’Immaculée Conception des Filles de la Charité a été touchée de plein fouet, car elle est située à Rmeil, c.-à-d. au nord de la colline d’Achrafieh et en vue directe du port. Dans la notice Un ascenseur miraculeux de la rubrique des projets terminés, on a raconté ce qui s’est passé et comment la directrice, sœur Marlène, a échappé à la mort. Dans un premier temps, l’armée française est intervenue pour déblayer et sécuriser les bâtiments. Ensuite, il a fallu réparer toutes les portes et fenêtres, dont aucune n’avait résisté au souffle. Enfin, on a repeint et remeublé les salles de classe. C’est à ce stade que la fondation est intervenue pour financer meubles, sièges et tableaux. Le gros du travail était terminé en mars 2021. Dans cette épreuve, le courage et la détermination de sœur Marlène ont forcé notre admiration. 

 

  

  

 

Proche Orient 2021

 

En 2021, trois projets ont été continués : les bourses pour l’École de Jaffa, le centre Feshet Sama en Syrie, qui apporte un soutien éducatif aux jeunes filles et aux jeunes femmes, et l’aide aux écoles libanaises des Filles de la Charité, cette fois-ci sous forme de bourses aux jeunes dont les parents ne peuvent plus payer la scolarité en raison de la grave crise économique que traverse le pays.

 

La fondation a participé à deux autres projets : celui des Fils de St Joseph à Alep en direction des personnes âgées et celui des sœurs des Saints Cœurs à Homs pour la réhabilitation de maisons endommagées par les combats.

 

Les Fils de St Joseph sont des bénévoles qui visitent régulièrement les personnes de plus de 80 ans isolées, leur apportent des fournitures de première nécessité (protections hygiéniques et repas chauds principalement) et réalisent de menus travaux à leur domicile (dépannage électrique et batteries de secours pour faire face aux coupures de courant).

 

 

Les sœurs des Saints Cœurs ont attendu une consolidation de la situation générale et le nettoyage des rues pour lancer un programme de réparation de logements endommagés de la vieille ville de Homs, qui avait été un champ de bataille très disputé. Onze logements ont été sélectionnés, dont le gros œuvre était encore en bon état mais dont les équipements avaient été pillés. Il s’agissait surtout de remettre des huisseries, de réinstaller cuisines et salles de bains.

 

   

 

Enfin, partant de la constatation que l’assistanat n’était qu’un pis-aller et qu’il fallait avant tout redonner du travail aux gens, après l’expérience avec les commerçants et artisans de Homs, la fondation a suggéré à l’Œuvre d’Orient de s’intéresser aux agriculteurs, car la production agricole en Syrie s’est effondrée du fait de la guerre et des destructions d’infrastructures, mais aussi du fait de la sécheresse et d’incendies récents. La province de Homs était un gros producteur de blé, de légumes, de fruits (olives, amandes, pistaches, agrumes), et d’épices (cumin, anis, thym).

 

Les micro-projets visent le matériel d’irrigation, les serres, les semences, les outils de culture, les panneaux solaires ; et les producteurs, soigneusement sélectionnés, bénéficient des conseils d’un agronome. Pour le début du programme, 19 agriculteurs ont été choisis. Écoutons deux témoignages :

 

Fayez Attiah – (pépinière de pistachiers), du village de Al Hamra : « L’équipe du Centre Espoir a été très à notre écoute, en acceptant de façon très positive toutes les nouvelles idées que nous leur avons proposées pour améliorer notre travail et la productivité. En plus ils nous ont apporté une aide depuis le début, nous ont fourni toute l’information nécessaire sur les méthodes culturales, sur la manière de prendre soin de nos cultures depuis le début, c'est-à-dire depuis la plantation. Leur appui a été très important, sans cela je n’aurais jamais été capable de mettre en valeur ma terre, ça m’a beaucoup motivé. Toute ma gratitude aux sponsors qui sont engagés dans ces micro-projets : tout l’argent que cela représente est aussi important que l’appui moral qu’ils nous apportent pour nous permettre de faire les premiers pas ; je n’aurais jamais pu accomplir ça sans votre appui. »

 

Hanna Makdessi, cultivateur du village de Maskanah : « Je m’apelle Hanna Afram Makdessi, je suis agriculteur. J’ai 42 ans, j’habite dans le village de Maskanah village, à 7 km au sud de la ville d’Homs. J’ai entendu parler du programme de projets micro-agricoles du Centre Espoir par des affiches collées ça et là, et j’avais vraiment beaucoup besoin d’un motoculteur. j’ai investi dans des vignes, qui poussent sur des terrasses, qui sont si étroites que la seule manière de les labourer est d’utiliser un motoculteur. Le motoculteur a été très efficace; il m’a épargné d’en louer un, surtout que dernièrement les coûts de location de matériel agricole sont très élevés. Ce projet a vraiment rendu service à beaucoup de familles. Nous avons tous été frappés de multiples fléaux dans notre pays, et beaucoup d’associations sont venues nous aider pour répondre à nos besoins, comme de la nourriture, des médicaments, mais nous voulons surtout de l’aide pour que nous puissions continuer de travailler. Je ne veux pas me contenter de faire simplement la queue pour obtenir une aide humanitaire ; je veux travailler pour être capable ensuite d’aider les autres, plutôt. Je voudrais remercier les donateurs de ce projet : que Dieu les bénisse de nous apporter leur aide, et d’aider notre société à s’en sortir. Je leur suis reconnaissant.»

 


             

Fondation de Luxembourg. All rights reserved