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Project

Musée du Grand Siècle

Culture et diversité
Préservation du patrimoine culturel
Projet terminé

Musée du Grand Siècle

Quand Pierre Rosenberg a cherché un lieu pour abriter la grande collection de tableaux du XVIIe siècle qu’il avait constituée et qu’il envisageait de donner, il a d’abord pensé aux Andelys, patrie de son peintre préféré Nicolas Poussin. L’affaire ne s’est pas faite. C’est alors que le dynamique président du Conseil général des Hauts-de-Seine, Patrick Devedjian, lui a proposé de s’installer à Saint-Cloud dans d’anciennes casernes très bien placées en bordure de Seine et adossées au parc du château. Pierre Rosenberg a accepté et les opérations ont commencé par la sélection des architectes en 2020, et l’installation d’une mission de préfiguration du futur musée dans le Petit château de Sceaux en 2021. A sa tête, l’historien de l’art bien connu Alexandre Gady, professeur à la Sorbonne et ancien directeur du Centre André-Chastel.

Nous avons pu concrétiser une collaboration en septembre 2022 en repérant dans les ventes Hampel une nature morte au style familier de François Garnier (c. 1600 – c. 1672), représentant des cerises de la variété bigarreaux, des fraises et des myrtilles, avec au premier plan une branche de groseilles. François Garnier est un peintre rare, dont on ne connaît qu’une douzaine de tableaux, tous des natures mortes de fruits avec une préférence pour la représentation des cerises. Il serait resté dans l’ombre si la célébrité de sa belle-fille n’avait pas rejailli sur lui. Il avait en effet épousé la veuve du peintre Nicolas Moillon, père de Louise dont il a parfait l’éducation artistique. Louise a sur le marché une cote stratosphérique ; il est vrai qu’elle réussit à merveille à représenter son fruit fétiche, les prunes, malgré la difficulté à rendre la mince pellicule cireuse qui les recouvre de façon aléatoire, la pruine. La cote de François Garnier est bien moindre, mais grimpe allègrement dès qu’un expert affirme que Louise l’a aidé pour tel ou tel tableau.

On pourrait reprocher à François Garnier une certaine méconnaissance de la botanique : si ses cerises sont parfaitement réussies, ses fraises ressemblent à des arbouses et ses myrtilles au lieu d’être bleu foncé adoptent la couleur du cassis, de sorte qu’on les reconnaît surtout au feuillage ! Il n’empêche, ses compositions sont pleines de saveur et celle-ci est particulièrement bien équilibrée. C’est une de ses meilleures et elle se compare favorablement au tableau vedette de Louise Moillon au Louvre, Coupe de cerises, prunes et melon. Ce tableau comblera une lacune dans la collection réunie par Pierre Rosenberg, dont chacun sait qu’en matière de nature morte, il est beaucoup plus porté vers celles de Chardin. Le mécène a même eu le privilège de recevoir de lui des cartes postales en représentant, dont il était censé connaître le sens caché !

 

Malheureusement, nous avons dû arrêter cette coopération, car au moment de régulariser nos opérations par une convention, le service juridique du département auquel nous avions fourni un modèle s’est cru obligé de le modifier par des ajouts proprement surréalistes et n’a pas été désavoué par sa hiérarchie.

Ce projet a été soutenu par :